Association Française pour la Connaissance de l’Ex-Libris
Au milieu du siècle dernier, de nombreuses "sociétés savantes" de toutes disciplines se sont créées dans le monde entier. Le besoin de se réunir et de communiquer ses connaissances adopta une forme qui s'amplifia avec les années. Pour ce qui concerne l'ex-libris, ce mouvement ne vit le jour qu'à la fin du siècle. C'est ainsi que furent fondées en 1891 à Londres, l'Ex libris Society ; en 1892 à Berlin, l'Exlibris Verein zu Berlin, et le 30 avril 1893 à Paris, la Société française de collectionneurs d'ex-libris.
En Europe, d'autres sociétés suivront cet exemple: à Anvers, en 1893 ; à Bâle, en 1901; à Vienne, en 1904; à Barcelone, en 1905. Toutes ces associations (et de nouvelles) se sont d'ailleurs groupées en 1966 au sein d'une fédération internationale : la F. I. S. A. E., c'est-à-dire Fédération Internationale des Sociétés et Associations d'Ex-libristes.
Pour justifier les buts de ces associations, à savoir: « mettre les collectionneurs en rapport les uns avec les autres, faciliter leurs recherches, échanger leurs idées ... et leurs doubles, et étudier en commun les questions aussi nombreuses que variées qui pouvaient les intéresser », la publication d'une revue devenait impérative.
Les Archives de la Société française des collectionneurs d'ex-libris furent ainsi éditées grâce à l'active collaboration d'un petit groupe de Parisiens et de deux Lorrains: Arthur Benoit et Claude-Émile Thiery. Si la guerre de 1914-1918 ralentit quelque peu cette publication, elle se poursuivit pourtant, sans interruption, jusqu'en 1938. A cette date, pour de multiples raisons, la Société française fut dissoute.
C'est alors que le comte Antoine de Mahuet et Edmond Des Robert, tous deux nancéiens et membres de la défunte association, conscients du handicap que l'absence d'une société et d'une revue spécialisées causait à l'ex-libris français, déposèrent à la Préfecture de Meurthe-et-Moselle, le 16 juin 1936, les statuts de l'Association Française des Collectionneurs et amis des Ex-Libris et des gravures, communément désignée par le sigle A. F. C. E. L., en fixant son siège social au Palais ducal de Nancy. Depuis 1940, l'A. F. C. E. L. n'a cessé de publier son bulletin trimestriel (devenu semestriel depuis le début de l’année 2007) L’ex-libris français. Ses collections installées à la Bibliothèque municipale de Nancy, son siège social y fut également transféré en janvier 1969. Depuis juillet 2016 son siège social est transféré à la Bibliothèque Bénédictine & municipale de Saint Mihiel dans la Meuse : C'est là qu'elle gère ses collections et anime une exposition permanente au sein du Pôle du Livre.
Au gré d'une évolution naturelle, en 1983, sa raison sociale fut légèrement modifiée en Association Française pour la Connaissance de l’Ex-Libris, ce qui ne changeait en rien le sigle bien connu A. F. C. E. L.
Si le siège social de la première société française variait en fonction du domicile de son président, il en est encore de même actuellement pour la plupart des associations étrangères d'ex-libris. L'inconvénient majeur de cet état de choses est largement préjudiciable à la sauvegarde des collections, qu'elles soient d'ex-libris ou de publications, lesquelles voyagent ainsi périodiquement d'un endroit à un autre. Rassembler le tout dans un lieu fixe, non privé, d'accès facile, et qui plus est ouvert au public sur simple rendez-vous, est ainsi la caractéristique propre et unique à l'A.F.C.E.L.